Gestion du risque dans l’investissement

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   Publié le  
July 18, 2024
 par 
BDL Capital Management

Gestion du risque dans l’investissement

La gestion du risque, processus d'identification, d'évaluation et de contrôle des menaces potentielles, est un pilier de l'investissement. Dans un environnement financier complexe et volatile, maîtriser les risques permet de préserver le capital et d'optimiser les rendements. Cet article vise à fournir des exemples et des conseils pratiques pour une gestion efficace du risque.

Introduction à la gestion du risque

Risque : nom masculin qui trouve son origine dans le mot italien “risco” ou “risico”, qui provient lui-même du mot grec “ριζα” (riza), signifiant “racine” ou “rocher”. Une étymologie qui renvoie à l’idée de danger lié à la navigation, de situation d’incertitude et de danger.

En investissement, la notion de risque financier n’en est pas si éloignée. Car l'objectif est de construire un portefeuille robuste, capable de résister aux chocs de marché et de délivrer des performances optimales sur le long terme. Très concrètement, la gestion du risque s’opère à travers quatre piliers :

  1. L'analyse des risques spécifiques à chaque actif : risque de marché, de crédit, de liquidité, etc. 
  2. La mise en place de stratégies de diversification, en répartissant son capital sur différentes classes d'actifs (actions, obligations, immobilier, etc.), secteurs et zones géographiques.
  3. L'utilisation de techniques de couverture pour réduire les risques, comme l'achat de produits dérivés (options, futures) ou la vente à découvert.
  4. Le suivi régulier d’une poignée d’indicateurs (volatilité, ratio de Sharpe, stress tests) et l'ajustement du portefeuille en fonction de l'évolution des marchés et de son profil de risque.

Principaux types de risques en investissement

Attardons-nous un moment sur le premier pilier de la gestion du risque, à savoir la compréhension des risques d’un portefeuille.

Risque de marché

Ce risque découle des fluctuations des prix des actifs. Vous l’aurez compris, ce type de risque est inhérent à l’ensemble du marché et ne peut être éliminé complètement.

Prenons l'exemple d'un portefeuille de 1 million d'euros investi à 60 % en actions américaines du S&P 500 : un krach boursier de 20 %, comme celui de mars 2020, entraînerait une perte de 120000 euros.

Risque de crédit

Le risque de crédit est particulièrement présent pour les investisseurs en obligations : il survient quand un émetteur ne parvient pas à payer les intérêts ou à rembourser le principal à l’échéance.

En 2001, les investisseurs qui avaient acheté des obligations d’Enron ont subi des pertes considérables, allant jusqu’à 90 % de leur investissement initial, à cause de la faillite frauduleuse du courtier en énergies.

Risque de liquidité

Ce risque survient lorsque la conversion d’un actif en liquidités n’est possible qu’à un prix inférieur à sa valeur marchande, autrement dit en subissant une décote significative.

C’est le cas sur bon nombre de SCPI (fonds immobiliers) depuis 2023. Les taux d’intérêt immobiliers étant proches des 5 %, la demande pour les parts de SCPI a chuté, ce qui a allongé les délais de vente de 3 à 6 mois. Quantité d’investisseurs ont dû vendre leurs parts avec des décotes significatives, atteignant 10 à 20 % de la valeur initiale.

Techniques efficaces de gestion du risque

Diversification

Diversifier consiste à répartir ses investissements sur différentes classes d'actifs, secteurs et zones géographiques. Typiquement, un portefeuille équilibré entre 50 % d'actions (S&P500, CAC40, autres fonds PEA), 40 % d'obligations (emprunts d'État, investment grade, etc.) et 10 % d'or sera moins volatil qu'un portefeuille 100 % actions.

Un exemple : pour 100 000 euros, investissez par exemple 50 000 euros en ETF World, 40 000 euros en ETF obligations et 10 000 euros en Or physique.

Couverture (Hedging) 

Le hedging vise à réduire le risque en prenant une position opposée à celle de son portefeuille.

Un exemple : vous détenez pour 100 000 euros d'actions Total. En achetant des puts Total à 40 euros (prix d'exercice) pour une prime de 2 euros par action, vous limitez votre perte à 10000 euros en cas de baisse de 30 % du titre. Si le titre remonte, votre gain sera réduit de la prime payée, soit 4 000 euros.

Autre exemple : les fonds long/short sont des fonds de placement qui prennent à la fois des positions longues (long) sur des actifs qu’ils estiment sous-évalués et des positions courtes (short) sur des actifs qu’ils estiment surévalués.

Allocation d'actifs

L'allocation d'actifs est une autre clé de la gestion du risque. L’idée est de rechercher le meilleur rendement pour tel ou tel niveau de risque souhaité par l’investisseur.

Un exemple : pour un profil équilibré, une répartition type serait 50 % d'actions (20 % S&P500, 20 % CAC40, 10 % émergents). Complété ensuite par 40 % d'obligations (20 % emprunts d'État EUR, 20 % corporate IG), 10 % de matières premières (5 % Or, 5 % pétrole). L’investisseur rééquilibre dès qu'une classe d'actifs s'écarte de +/- 5 % de sa pondération cible.

Outils et ressources clés

Logiciels de gestion de portefeuille

Morningstar Portfolio Manager : accessible gratuitement sur le site de Morningstar, cet outil en ligne permet de répliquer son portefeuille et d'accéder aux notations et analyses de Morningstar sur chaque fonds et action. On peut aussi le comparer à des portefeuilles modèles et suivre sa performance. Pratique pour bénéficier de l'expertise de Morningstar.

SigFig : application mobile et web qui automatise le suivi de portefeuille en synchronisant vos comptes de courtage. Elle fournit des rapports détaillés sur la performance, les frais et la diversification, ainsi que des recommandations personnalisées pour optimiser ses investissements (à partir de 0,25 %/an des actifs sous gestion).

ProPicks : génère des recommandations d'achat/vente de titres et des suggestions de rééquilibrage. Les recommandations sont basées sur les analyses fondamentales et techniques d'Investing.com, ainsi que sur les tendances de marché détectées par l'IA. Six stratégies actuellement « copiables » en temps réel.

Conseillers financiers

Faire appel à un conseiller financier certifié AMF ou CFA peut être judicieux pour définir sa stratégie de risque/rendement. Un bon conseiller challengera vos biais cognitifs et vérifiera l'adéquation de votre portefeuille à votre profil de risque via un questionnaire détaillé.

Privilégiez un profil avec au moins 10 ans d'expérience et vérifiez son parcours via les bases ORIAS ou ADVISERINFO.  

La gestion du risque est un art qui s'apprend et se cultive. Gardez à l'esprit que le risque zéro n'existe pas : l'objectif est de maximiser le couple rendement/risque (ratio de Sharpe) en fonction de votre situation.

Parallèlement, restez à l’écoute des tendances de l'intelligence artificielle et du big data, nul doute que de nouvelles solutions émergeront pour aider les investisseurs à relever ce défi passionnant.

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