Différents moyens de réduire les risques de son portefeuille

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   Publié le  
March 10, 2022
 par 
BDL Capital Management

Différents moyens de réduire les risques de son portefeuille

On peut affirmer sans se tromper que les actions sont relativement chères.

Ainsi, 17% (100 titres sur 600) des entreprises composant le Stoxx 600 ont une valorisation supérieure à 30 fois les bénéfices des douze mois à venir, alors que cette proportion n’était que de6% (33 titres) il y a 10 ans*. Cela ne laisse pas nécessairement présager un krach, mais il faut s’attendre à plus de volatilité et à de possibles corrections, à un moment où les incertitudes sur les chaines de production demeurent : pénurie de semi-conducteurs, évolution du virus, et possibles confinements en Asie, etc. S’y ajoutent le retour marqué de l’inflation, nettement supérieure à la cible des principales banques centrales et la normalisation à venir des politiques monétaires sans compter les risques géopolitiques.

Comment faire pour protéger son portefeuille titres dans ce contexte ?

La prise partielle de profits est une première solution, pour avoir plus de moyens de profiter d’un repli du marché. Mais attention ! la rémunération actuelle du cash est voisine de zéro (1% au mieux, pour la partie logée sur un Livret A), donc inférieure à l’inflation, qui continuer de grimper en zone euro (5,1% en janvier 2022). En termes réels, le cash est perdant. Quant à l’autre moyen usuel de réduire les risques - augmenter la part investie en obligations-, ce réflexe de protection naturel est tout bonnement devenu dangereux dans le « monde à l’envers » des taux négatifs.

Pour se prémunir contre l’inflation, on peut déformer la poche actions en faveur de certains secteurs ou thèmes.

Ainsi, il est naturel de privilégier des entreprises qui ont le pouvoir de passer des hausses de prix (le fameux pricing power), préservant, voire augmentant ainsi leur marge quand les coûts montent. Dans l’automobile, les constructeurs premium comme Daimler ou BMW sont préférables à un acteur plus grand public comme Renault. Dans l’industrie, des entreprises comme Siemens ou Schneider Electric, avec des produits leaders sur leurs marchés, sont mieux armées que des entreprises de consommation de masse comme Electrolux. Enfin, certaines entreprises ont des tarifs littéralement indexés à l’inflation comme les sociétés d’autoroutes (détenues par Vinci, Ferrovial ou Atlantia).

*source : BDL Capital Management au 18/02/2022.

source Goldman Sachs
Source Goldman Sachs, 07/20/2022

La normalisation à venir des politiques monétaires, c’est-à-dire la hausse des taux, incite par ailleurs à diminuer l’exposition aux secteurs qui y sont les plus exposés : citons notamment les entreprises de croissance peu ou pas profitables aujourd’hui dont la valorisation actuelle s’explique essentiellement par la valeur terminale à l’infini, particulièrement sensible au taux d’actualisation. Symétriquement, on peut renforcer les financières, et en particulier les banques, qui restent très décotées malgré leur beau parcours boursier en 2021, ce qui est protecteur, d’autant que leur activité sera impactée favorablement par des taux plus hauts.

Ensuite, pour se prémunir du risque géopolitique, qui se manifeste aujourd’hui au travers de la crise ukrainienne, les entreprises du secteur énergétique comme Equinor ou Total, qui profiteraient d’une nouvelle hausse du gaz et du pétrole, sont un pari convaincant, jouant sur le potentiel de décorrélation entre ces actions et le marché en cas d’aggravation de la crise.

Un moyen d’aller plus loin pour se prémunir contre ces multiples risques est d’opter pour des stratégies actions dites long/short, construites pour réduire, voire annuler le risque de marché, tout en continuant à miser sur le moteur de performance - indispensable à nos yeux - des actions.

Les investisseurs averses au risque de marché mais souhaitant conserver une exposition action peuvent aller un cran plus loin en privilégiant des fonds à faible volatilité et ayant des stratégies de performance: ici, l’accent est mis sur la gestion des risques, grâce notamment à une diversification importante, soit entre différentes classes d’actifs, soit au sein même d’une classe d’actifs.

Aymeric Mellet & MaximeHayot, gérants chez BDL Capital Management

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